La via Appia protagonista della letteratura

Giosué Carducci

Giosué Carducci (1835-1907), con la sua poesia impregnata di classicismo e di religiosità per la grandezza di Roma, non poteva trascurare la "regina" delle strade romane, che costituisce proprio l'immagine finale di una delle più note Odi Barbare, scritta a Roma nell'aprile del 1877.

Dinanzi alle Terme di Caracalla
(1877)

Febbre, m'ascolta. Gli uomini novelli
quinci respingi e lor picciole cose:
religioso è questo orror: la dea
Roma qui dorme.

Poggiata il capo al Palatino augusto,
tra '1 Celio aperte e l'Aventin le braccia,
per la Capena i forti omeri stende
a l'Appia via.

In un'altra Ode Barbara, brevissima, scritta nel 1889, il poeta coglie una particolare immagine ed un molto personale ricordo dell'Appia:

Egle
(1892)

Stanno nel grigio verno pur d'edra e di lauro vestite
ne l'Appia trista le ruinose tombe.
Passan pe'l ciel turchino che stilla ancor da la pioggia
avanti al sole lucide nubi bianche.
Egle, levato il capo vèr quella serena promessa
di primavera, guarda le nubi e il sole.
Guarda; e innanzi a la bella sua fronte più ancora che al sole
ridon le nubi sopra le tombe antiche.

Emile Zola

Rome (1896)

Il était près d'une heure, et Pierre s'éveilla comme d'un rêve. Le soleil tombait en pluie d'or, à travers les feuilles luisantes des chênes verts, Rome s'était assoupie à ses pieds, sous la grande chaleur. Et il se décida à quitter le jardin, les pieds maladroits sur l'inégal pavé du chemin de la Victoire, l'esprit hanté encore d'aveuglantes visions. Pour que la journée fût complète, il s'était promis de voir, I'après-midi, l'ancienne voie Appienne. Il ne voulut pas retourner rue Giulia, il déjeuna dans un cabaret de faubourg, dans une vaste salle à demi obscure, où, absolument seul, au milieu du bourdonnement des mouches, il s'oublia plus de deux heures, à attendre le déclin du soleil.

Ah! cette voie Appienne, cette antique Reine des routes, trouant la campagne de sa longue ligne droite, avec la double rangée de ses orgueilleux tombeaux, elle ne fut pour lui que le prolongement triomphal du Palatin! C'était la même volonté de splendeur et de domination, le même besoin d'éterniser sous le soleil, dans le marbre, la mémoire de la grandeur romaine. L'oubli était vaincu, les morts ne consentaient pas au repos, restaient debout parmi les vivants, à jamais, aux deux bords de ce chemin où passaient les foules du monde entier; et les images déifiées de ceux qui n'éetaient plus que poussière, regardent aujourd'hui encore les passants de leurs yeux vides; et les inscriptions parlent encore, disent tout haut les noms et les titres. Du tombeau de Caecilia Metella à celui de Casal Rotondo, sur ces kilomètres de route plate et directe, la double rangée était jadis ininterrompue, une sorte de double cimetière en long, dans lequel les puissants et les riches luttaient de vanité, à qui laisserait le mausolée le plus vaste, décoré avec la prodigalité la plus fasteuse: passion de la survie, désir pompeux d'immortalité, besoin de divinisier la mort en la logeant dans des temples, dont la magnificence actuelle du Campo Santo de Gênes et du Campo Verano de Rome, avec leurs tombes monumentales, est comme le lointain héritage. Et quelle évocation de tombes démesurées, à droite et à gauche du pavé glorieux que lés legiones romaines ont foulé, au retour de la conquête de la terre! Ce tombeau de Caecilia Metella, aux blocs énormes, aux murs assez épais pour que le moyen âge en ait fait le donjon crénelé d'une forteresse. Puis, tous ceux qui suivent: les constructions modernes qu'on a élevées, pour y rétablir à leur place les fragments de marbre découverts aux alentours; les massifs anciens de ciment et de briques, dépouillés de leurs sculptures, restés debout ainsi que des roches mangées à demi; les blocs dénudés, indiquant encore des formes, des édicules en façon de temple, des cippes, des sarcophages, posés sur des soubassements. Toute une étonnante succession de hauts reliefs représentant les portraits del morts par groupes de trois et de cinq, de statues debout où les morts revivaient en une apothéose, de bancs dans des niches pour que les voyageurs pussent s'asseoir en bénissant l'hospitalité des morts, d'épitaphes louangeuses célébrant les morts, les connus et les inconnus, les enfants de Sextus Pompée Justus, les Marcus Servilius Quartus, les Hilarius Fuscus, les Rabirius Hermodorus, sans compter les sépulturers hasardeusement attribuées, celle de Sénèque, celle des Horaces et des Curiaces. Et infin, au bout, la plus extraordinaire, la plus géante, celle qu'on désigne sous le nom de Casal Rotondo, si large, qu'une ferme, avec un bouquet d'oliviers, a pu s'installer sur les substructions, qui portaient une double rotonde, ornée de pilastres corinthiens, de grands candélabres et de masques scéniques.

Pierre, qui s'était fait amener en voiture jusqu'au tombeau de Caecilia Metella, continua sa promenade à pied, alla lentement jusqu'à Casal Rotondo. Par places, l'ancien pavé reparaît, de grandes pierres plates, des morceaux de lave, déjetés par le temps, rudes aux voitures les mieux suspendues. A droite et à gauche, filent deux bandes d'herbe, où s'alignent les ruines des tombeaux, d'une herbe abandonnée de cimíetière, brûlée par les soleils d'été, semée de gros chardons violâtres et de hauts fenouils jaunes. Un petit mur à hauteur d'appui, bâti en pierres sèches, clôt de chaque côté ces marges roussâtres, pleines d'un crépitement de sauterelles; et, au delà, à perte de vue, la Campagne romaine s'étend, immense et nue. A peine, près des bords, de loin en loin, aperçoit-on un pin parasol, un eucalyptus, des oliviers, des figuiers, blancs de poussière. Sur la gauche, les restes dr l'Acqua Claudia détachent: dans les prés leurs arcades couleur de rouille, des cultures maigres s'étendent au loin, des vignes avec de petites fermes, jusqu'aux monts de la Sabine et jusqu'aux monts Albains d'un bleu violâtre, où les taches claires de Frascati, de Rocca di Papa, d'Albano, grandissent et blanchissent, à mesure qu'on approche; tandis que, sur la droite, du côté de la mer, la plaine s'élargit et se prolonge, par vastes ondulations, sans une maison, sans un arbre, d'une grandeur simple extraordinaire, une ligne unique, toute plate, un horizon d'océan qu'une ligne droite, d'un bout à l'autre, sépare du ciel. Au gros de l'été, tout brûle, la prairie illimitée flambe, d'un ton fauve de brasier. Dès septembre, cet océan d'herbe commence à verdir, se perd dans du rose et dans du mauve, jusqu'au bleu éclatant, éclaboussé d'or, des beaux couchers de soleil.

Et Pierre, promenant sa rêverie, était seul, s'avançait à pas lents, lelong de l'interminable route plate, dont la melancolique majesté est faite de solitude et de silence, toute nue, toute droite à l'infini, dans l'infini de la Campagne. En lui, la résurrection du Palatin recommençait, les tombeaux des deux bords se dressaient de nouveau, avec l'éblouissante blancheur de leurs marbres. N'était-ce pas ici, au pied de ce massif de briques, affectant l'étrange forme d'un grand vase, qu'on avait trouvé la tête d'une statue colossale, mêlée à des débris d'énormes sphinx? et il revoyait debout la colossale statue, entre les énormes sphinx accroupis. Plus loin, dans la petite cellule d'une sépulture, c'était une belle statue de femme sans tête qu'on avait découverte; et il la revoyait entière, avec un visage de grâce et de force, souriante à la vie. D'un bout à l'autre, les inscriptions se complétaient, il les lisait, les comprenait couramment, revivait en frère avec ces morts de deux mille ans. Et la route, elle aussi, se peuplait, les chars roulaient avec fracas, les armées défilaient d'un pas lourd, le peuple de Rome voisine le coudoyait, dans l'agitation fiévreuse des grandes cités. On était sous les Flaviens, sous les Antonins, aux grandes années de l'empire, lorsque la voie Appienne atteignit toute le faste de ses tombeaux géants, sculptés et décorés comme des temples. Quelle rue monumentale de la mort, quelle arrivée dans Rome, cette rue toute droite où les grands morts vous accueillaient, vous introduisaient chez les vivants, avec l'extraordinaire pompe de leur orgueil qui survivait à leur cendre! Chez quel peuple souverain, dominateur du monde, allait-on entrer ainsi, pour qu'il eût confié à ses morts le soin de dire à l'étranger que rien ne finissait chez lui, pas même les morts, éternellement glorieux dans des monuments démesurés? Un soubassement de citadelle, une tour de vingt mètres de diamètre, pour y coucher une femme! Et Pierre, s'étant retourné, aperçut distinctement, tout au bout de la rue superbe, éclatante, bordée des marbres de ses palais funèbres, le Palatin qui s'élevait au loin, dressant les marbres étincelants du palais des empereurs, l'énorme entassement des palais dont la toute-puissance dominait la terre.

Mais il eut un léger tressaillement: deux carabiniers, qu'il n'avait point vus, dans ce désert, parurent entre les ruines. L'endroit n'était pas sûr, l'autorité veillait discrètement sur les touristes, même en plein midi. Et, plus loin, il fit une autre rencontre qui lui causa une emotion. C'était un ecclésiastique, un grand vieillard à la soutane noire, lisérée et ceinturée de rouge, dans lequel il eut la surprise de reconnaître le cardinal Boccanera. Il avait quitté la route, il marchait avec lenteur dans la bande d'herbe au milieu des hauts fenouils et des rudes chardons; ét, la tête basse, parmi les débris de tombeaux que ses pieds frôlaient, il était tellement absorbé, qu'il ne vit même pas le jeune prêtre. Celui-ci, courtoisement, se détourna, saisi de le voir seul, si loin. Puis, il comprit, en découvrant, derrière une construction, un lourd carrosse, attelé de deux chevaux noirs, près duquel attendait, immobile, un laquais à la livrée sombre, tandis que le cocher n'avait même pas quitté le siège; et il se souvenait que les cardinaux, ne pouvant marcher à pied dans Rome, devaient gagner en voiture la campagne, s'ils voulaient prendre quelque exercice. Mais quelle tristesse hautaine, quelle grandeur solitaire et comme mise à part, dans ce grand vieillard songeur, doublement prince, chez les hommes et chez Dieu, forcé d'aller ainsi au désert, au travers des tombes, pour respirer un peu l'air rafraîchi du soir!

Pierre s'était attardé pendant de longues heures, le crépuscule tombait, et il assista encore à un admirable coucher de soleil. Sur la gauche, la Campagne devenait couleur d'ardoise, confuse, coupée par les arcades jaunissantes des aqueducs, barrés au loin par les monts Albains, qui s'évaporaient dans du rose; pendant que, sur la droite, vers la mer, l'astre s'abaissait parmi de petits nuages, tout un archipel d'or semant un océan de braise mourante. Et rien autre, rien que ce ciel de saphir strié de rubis, au-dessus de l'infinie ligne plate de la Campagne. Rien autre, ni un monticule, ni un troupeau, ni un arbre. Rien que la silhouette noire du cardinal Boccanera, debout parmi les tombeaux, et qui se détachait, grandie, sur la pourpre dernière du soleil.

Le lendemain de bonne heure, Pierre, pris de la fièvre de tout voir, revint à la voie Appienne, pour visiter les catacombes de Saint-Calixte. C'est le plus vaste, le plus remarquable des cimetières chrétiens, celui où furent enterrés plusieurs des premiers papes. On monte à travers un jardin à demi brûlé, parmi des oliviers et des cyprès; on arrive à une masure de planches et de plâtre, dans laquelle on a installé un petit commerce d'objets religieux; et on est, un escalier moderne, relativement commode, permet la descente. Mais Pierre fut heureux de trouver là des trappistes français, chargés de garder et de montrer aux touristes ces catacombes. Justement, m Frère allait descendre avec deux dames, deux Françaises, la mère et la fille, l'une adorable de jeunesse, l'autre fort belle encore. Et elles souriaient toutes deux, un peu épeurées pourtant, pendant qu'il allumait les minces bougies longues. Il avait un front bossué, une large et solide mâchoire de croyant têtu, et ses pâles yeux clairs disaient l'enfantine ingénuité de son âme.

- Ah! monsieur l'abbé, vous arrivez à propos... Si ces dames le veulent bien, vous allez vous joindre à nous; car trois Frères sont déjà en bas avec du monde, et vous attendriez longtemps... C'est la grosse saison des voyageurs.

Ces dames, poliment, inclinèrent la tête et il remit au prêtre une des petites bougies minces. Ni la mère ni la fille ne devaient être des dévotes, car elles avaient eu un coup d'oeil oblique sur la soutane de leur compagnon, brusquement sérieuses. On descendit, on arriva à une sorte de couloir très étroit.

Ottorino Respighi (1879-1936)

Non è semplice tenere il conto di tutto ciò che ha ispirato l'Appia Antica ad artisti di ogni genere, soprattutto nel campo figurativo o letterario; ma c'è una prova certa di come sia diventata protagonista anche in quello musicale.

Ottorino Respighi intitolò il secondo dei suoi poemi sinfonici "Pini di Roma" ed accompagnò la partitura con un suo commento che, nelle frasi finali, si riferisce proprio all'Appia Antica e che riportiamo integralmente:

Pini di Roma, poema sinfonico

I pini di Villa Borghese

Giuocano i bimbi nella pineta di Villa Bor­ghese: ballano a giro tondo, fingono marce soldatesche e battaglie, s'ine­briano di strilli come rondini a sera, e sciamano via. Improvvisamente la scena si tramuta...

I pini presso una catacomba

... ed ecco l'ombra dei pini che coronano l'ingresso di una catacomba; sale dal profondo una salmodia accorata, si diffonde solenne come un inno e dilegua misteriosa.

I pini del Gianicolo

Trascorre nell'aria un fremito: nel plenilunio sereno si profilano i pini del Gianicolo. Un usignolo canta.

I pini della via Appia

Alba nebbiosa sulla Via Appia. La campagna tragica è vigilata da pini solitari. Indistinto, incessante, il ritmo d'un passo innumerevole. Alla fantasia del poeta appare una visione di antiche glorie: squillano le buccine e un esercito consolare irrompe, nel fulgore di nuovo sole, verso la Via Sacra, per ascendere al trionfo del Campidoglio.

La prima esecuzione del poema sinfonico "Pini di Roma" ebbe luogo all'Augusteo il 14 dicembre 1924, sotto la direzione di Bernardino Molinari. Ma è ancora più interessante sottolineare che proprio le note ispirate dall'Appia Antica echeggiarono nell'Augusteo stesso prima di quell'improvvido intervento del "piccone demolitore" che lo distrusse, privando tra l'altro la città di un suo auditorium. Fino ai giorni nostri. Infatti l'ultimo concerto in quella sede fu tenuto il 13 maggio 1936, "a prezzi popolarissimi", ancora una volta sotto la direzione di Molinari. Fu anche un omaggio al musicista che era appena deceduto, il 18 aprile precedente. Il programma prevedeva inoltre musiche di Rossini, Martucci, Paganini, Wagner e Verdi. Molti dei presenti si commossero con quell'addio: a Respighi ed all'Augusteo. (P.G.)


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